ADIEU BRUCE

Nouvelle tournée, nouveau CD, la grosse machinerie landauspringstinienne se met de nouveau en mouvement, pour repartir sur les routes d'Europe entre mai et juillet 2011, avec la sortie d'un nouvel album en février
Le 27/06/2008 je voyais Bruce au Parc des Princes, et en sortant du stade, je savais déjà que je n'irais plus le voir dans un stade, trop long, trop frustrant, d'autant que le 18/06/2008 j'étais à Amsterdam.

Et dans la Venise du Nord, j'avais préféré le show de Jimmy Cliff au Paradiso, que la lourde machine qu'était devenu l'ESB, avec un Clarence réduiit au rôle de figurant, une scène envahie par les musiciens, et un son d'ensemble qui s'éloignait de plus en plus du groupe des grandes années.
Pourtant cette musique a rythmé ma vie, depuis la découverte de Born to Run à sa sortie, au premier concert le 18/04/1981 à St Ouen (et non Paris) en passant pour le concert du grand retour en 1999, dans un Paris bloqué par une grêve surprise de la RATP, en passant par Dublin, New York, Boston, j'en oublie.......mais mon coeur a gardé le son du sax de Clarence, le martèlement de Max, les notes de Max et les guitares, les guitares....les guitares.

Depuis longtemps déjà, je trouvais que Bruce n'était plus au niveau des grandes années de cette trilogie merveilleuse BTR/DARKNESS/RIVER, avec une première alerte Lucky Town/Human Touch et malgré le Reunion Tour et le Rising Tour dans l'émotion post 11 septembre et la proximlité d'une fan absolue, je sentais qu'il manquait quelque chose, cette folie, cette intensité, j'avais écrit que l'ESB ne faisait que jouer et mettre en scène sa musique alors qu'avant il la vivait du plus profond de leurs tripes et de leu âme.

J'ai zappé la tournée Devils& Dust, car un concert acoustique au POPB c'est trop pour moi, et j'ai vraiment compris que le ressort se distendait quand au moment de valider mon achat pour le Seeger Sessions Tour, j'optais pour la touche ABANDON.

Malgré un dernier sursaut pour le Magic Tour et aussi pour faire passer Catherine dans la catégorie de "ceux qui ont vu Bruce" mon éloignement continuait.

Les décès de Danny et surtout, surtout Clarence ont signé pour moi la fin de l'ESB, et je trouve indécent que Springsteen continue à utiliser le nom.

Je n'évoquerais que rapidement le mercantilisme absolu, l'inflation des prix des concerts, les CD baclés, le nombre incroyable de live mis en vente (souvenons-nous de Live75/85, de cette longue gestation, du choix minutieux des titres, de la qualité du coffret), à la limlite tout cela serait supportable si la qualité et le niveau étaient toujours les mêmes !

Je pense aussi à toute cette aventure humaine, à mon copain Pierre qui était là dès1981 et en 1999 et au SDF en 2003, à Florence à qui j'ai fait une copie des tous mes boots, à tous les amis du forum Bruce, (de SPIRIT puis de LOAD) rencontrés au fil des ans, pour le partage commun d'une passion, d'échanges, de disputes, de passion....

Et puis qui sait l'avenir n'est pas écrit....

comme je l'ai dit le ESB sans Clarence je peux juste pas

Après c'est vrai que les prix deviennent indécents mais ce sont les mêmes que pour les autres dinosaures et puis ceux qui pensent que Bruce est un gauchiste ami du peuple se trompent lourdement, ça fait bien longtemps qu'il n'a plus faim de quoi que ce soit.
Ce qui me gêne plus en fait c'est la baisse d'inspiration absolue depuis une dizaine d'années, et ce sans que ça interpelle Springsteen. Pour moi un artiste est quelqu'un toujours dans le doute, et c'est ce qui le fait avancer. Et là aussi ça fait bien longtemps que Bruce ne doute plus de rien

Voici ce que j'ai posté sur LOHAD :

"Je crois que le fond du problème n'est pas le prix des billets (d'autres artistes vénaux comme les Stones pompent les comptes en banque de leurs fans depuis longtemps) mais le fait que cette politique tarifaire n'est pas conforme aux valeurs et à la conscience sociale véhiculées par le Boss dans ses textes et ses discours. Le groupe Pearl jam, pour ne citer que lui, essaie de maintenir, tant bien que mal, une ligne fidèle à leurs idées. Il faudrait, pour que les prix soient inférieurs, que l'artiste, sa prod et le tourneur français soient moins gourmands...

Le deuxième problème est évidemment que les exigences financières du boss sont devenues inversement proportionnelles à sa créativité artistique ce qui, là aussi, fait penser aux Stones.

Je me contenterai donc d'un concert sur cette tournée en espérant que Pearl Jam jouera en Europe en 2012."