MONTREUX 2011 SANTANA/MC LAUGHLIN

Jour 1 01/07/2011

Montreux 45ème édition, la deuxième pour nous !
Au bord du Lac Léman, les boutiques vendent toutes les débilités habituelles...mais juste à côté du complexe, un bar à champagne les pieds dans l'eau,
Jipes (excellent guitariste dont l'album Never too late de son groupe Mojo est à se procurer d'urgence à cette adresse http://www.mojo.fr/) nous a justement rejoint à ce bar à champagne sous le soleil.
Montreux, c'est pas vraiment la ville idéale pour accueillir un festival même de jazz, encore que le mot jazz est un peu inadéquat sauf si Liza Minelli qui se produira joue cette musique, ou Deep Purple (on espère que les pompiers seront en place pour le dernier soir afin d'éviter la Smoke On the Water) qui sera épaulé par un orchestres symphonique (soupir de tristesse).
Autant dire que les spectateurs ne sont pas des freaks tatoués, mais des Suisses respectables à revenus élevés (pléonasme).
Le merchandising est à l'image du pays cher, le système de contrôle des entrées avec échange du billet contre un bracelet provoque les embouteillages habituels, avant de grimper les trois étages pour accéder à l'auditorium Stravinsky.
Surprise helvète, les places assises sont devant la scène, celles debout derrière !
A 240CHF la chaise, on se dit que le gentil Claude fait bien pisser le spectateur !
Donc pas vraiment les conditions idéales pour assister au concert de Santana et Mc Laughlin.
Souvenirs, souvenirs....c'est l'album Love, Devotion, Surrender sorti en 1973 qui servira de trame au concert.
Le groupe est composé en majeure partie de musiciens de Santana (Dennis Chambers, Raul Rekow, David K.Mathews, Karl Perazzo) plus Cindy Blackman Santana épouse de...) et Etienne Mbappé à la basse.
Pourtant c'est Mc Laughlin qui va faire le spectacle, assurant la direction musicale, jouant un superbe hommage à Tony Williams avec Cindy et le groupe, des solos brillants, une modestie incroyable, ce qui confirme qu'en plus d'être un immense musicien, il est aussi un grand bonhomme.
Santana joue par intermittences, se la jouant à la Miles Davis en directeur d'orchestre.
Le concert vire parfois à la jam session avec des accords de Stairway to Heaven mais reste globalement d'un haut niveau, avec deux chansons à la guitare acoustique, et un final sur un morceau de John Lee Hooker, que l'ami Claude Nobs massacrera à l'harmonica, plus de souffle le gars !lues
En résumé, un bon concert, qui parfois s'égare, mais surtout l'immense bonheur de voir jouer John en électrique, et finir par des accords de blues.

Set list
The Life Divine (2)
Peace On Earth/Dear Lord/A Hard Rain’s A-Gonna Fall
Stairway To Heaven
Our Lord’s Prayer/Sun Ra Freak Out
Right Off
Vuelta Abajo (2)
Vashkar (2)
The Creator Has A Master Plan (1)
Naima (Acoustic)
Lotus Land (Acoustic)
Downstairs Blues Upstairs
Venus/Upper Egypt
Let Us Go Into The House Of The Lord
Black Satin
A Love Supreme(1)
Jam Session (3) (aka Montreux Boogie)

Carlos Santana
John McLaughlin
Cindy Blackman-Santana
Dennis Chambers
Tony Lindsay (1)
Andy Vargas(1)
David K. Matthews
Etienne Mbappé
Raul Rekow
Benny Rietveld (2)
Claude Nobs (3)

Jour 2 02/07/2011



Les mêmes au même endroit, plus Albop du forum Bruce, grand connaisseur de musique également.
Bonne surprise, la salle a retrouvé un aspect « normal » avec une bonne vieille fosse.
A noter que le principal problème provient de la hauteur de la scène, beaucoup trop basse, qui fait que passé les 10 premiers rangs, il vaut mieux regarder les écrans géants.
En ouverture, le TEDESCHI TRUCKS BAND, réunion/fusion partielle des deux groupes avec deux batteurs, une section de trois cuivres, basse, claviers.
1H10 seulement de show, mais quel concert !
Susan libérée de son rôle de guitariste/leader se consacre pleinement au chant, elle nous gratifiera toutefois d'un superbe solo de guitare bluesy.
Derek, barbu, est meilleur à chaque apparition. Ses interventions sont lumineuses, aériennes, ses solos inventifs, le son donne la chair de poule, c'est I M M E N S E.
La version de Anyday de Derek & the Dominos est phénoménale, la section de cuivres groove à mort, avec un jeu de scène excellent, et une mention particulière pour Maurice Brown à la trompette qui a enflammé la salle par ses chorus.
L'album Revelator démontrait déjà la haute qualité de ce nouveau groupe ? qui explose en live, un moment magique, l'impression que la guitare de Derek monte au ciel et touche les étoiles, et une modestie, une simplicité dans l'attitude des musiciens qui ont fait de ce concert un moment inoubliable et merveilleux.

Santana prend place!
Dur, dur, un son de bourrin, qui détonne avec la légèreté et la finesse de TTB.
En deuxième morceau Black in Black d'AC/DC est massacré chanté en rap par Andy Vargas et Tony Lindsay, avec les cuivres et la basse de Benny Rietveld qui sonne lourd et Karl Perazzo qui en fait des tonnes aux percussions sous le regard navré de Dennis Chambers sous-employé et qui semble se faire royalement chier (nous aussi).
Et Santana ?
Il joue encore le directeur musical, distillant quelques notes, le son de sa guitare est méconnaissable.
Il ne se contente pas de massacrer ensuite Black Magic Woman, mais s'attaque aussi au superbe Singing Winds Crying Beasts d'Abraxas puis au medley Gypsy Queen/Oye Como Va.
Maria ensuite, déjà pas la meilleure ? passe aussi à la nouvelle moulinette.
A l'entame de Foo Foo, on plie bagages sans regrets, enfin un tout petit, car Derek et Susan sont venus pour le rappel.
J'ai vu une bonne douzaine de concerts de Santana, certains exceptionnels, d'autres moyens, celui de Montreux était une daube infâme et indigne du niveau du groupe, une soupe insipide et indigeste.