Youn Sun Nah Jazz au Fil de l'Oise 25/11/2013

Petite précision aux organisateurs de « Jazz au Fil de l’Oise » quand il est indiqué qu’un concert se déroule à Cergy, ce n’est pas à Pontoise. La confusion sur le lieu nous a emmenés dans la ville nouvelle, alors que cela se passait au Théâtre des Louvrais à Pontoise. Pas cool.
Nous avons découvert Youn Sun Nah par hasard en achetant un numéro de Jazz Magazine où elle était en couverture.
Curieux de l’entendre en concert, nous avons donc fait le tour de Cergy-Pontoise.
Formation surprenante, la dame au chant, Ulf Wakenius à la guitare acoustique, Vincent Peirani à l’accordéon et Simon Tailleu à la contrebasse.
Il est incontestable que cette fille a une superbe voix qui monte et descend avec des changements de tons époustouflants et le morceau d’ouverture « Lento » qu’elle interprète seule est très envoûtant.
Mais le show d’à peine deux heures, est un cocktail de différents styles, tirés de son dernier CD interprété en totalité, et j’avoue que « Momento Magico » écrit par le guitariste, exercice de vocalise qui lorgne vers Björk ou Yoko Ono en passant par Klaus Blasquiz chez Magma, est techniquement superbe mais profondément ennuyeux.
La formation me semble trop minimaliste et le gimmick de Wakenius qui utilise une bouteille de San Pellegrino comme bootleneck, est un peu lourd.
Notre jeune fille excelle pourtant dans ses chansons « plus classiques » quand elle ne cherche pas à démontrer qu’elle a vraiment une voix qui peut tout chanter. Ainsi la reprise de « Avec le Temps » de Léo Ferré est très bien chantée, mais on n’y trouve pas l’émotion, la déchirure, le feeling trIste de Léo. Il est vrai que c’est difficile de chanter dans une langue apprise.
Je serais plus sévère avec « Ghost Riders In the Sky », dont l’interprétation n’apporte rien, là encore cela ressemble à un exercice technique, loin très loin de Johnny Cash.
Youn Sun Nah devrait trouver des musiciens de jazz ou de blues ou des deux, et chanter ces musiques avec sa voix magnifique plutôt que de se fourvoyer dans un melting pot new-age qui trouve vite ses limites.
Et puis Youn, pas la peine de sembler au bord du suicide quand le public applaudit !