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BERNARD LAVILLIERS BARON SAMEDI

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BERNARD LAVILLIERS BARON SAMEDI Empty BERNARD LAVILLIERS BARON SAMEDI

Message par BAYOU Mar 14 Jan - 23:39

BERNARD LAVILLIERS BARON SAMEDI Cd-bar10

Bernard LAVILLIERS est devenu une référence, une légende dans le paysage de la chanson française, lui qui s’est composé un personnage de costaud/baroudeur/poète/voyageur au cœur tendre mais à la main parfois lourde, sort son vingtième album.
Sans surprise, on retrouve les thèmes classiques du chanteur, ce mélange de poésie, d’aventures, et de vérités assénées qui, à la longue, agacent un peu.
Comme souvent, il s’empare d’un sujet après avoir voyagé/visité un pays. Là le titre de l’album fait référence à Haïti et « Baron Samedi » est un personnage inquiétant, sorte de sorcier vaudou régnant sur les cimetières, et notre Nanard a vraisemblablement lu la superbe trilogie de Nick Stone (Tonton Clarinette, Voodoo Land et Cuba Libre) pour écrire ses textes.

Les chansons « Tête chargée » et « Baron Samedi » évoquent donc ce voyage effectué après le tremblement de terre qui a ravagé l’île, mais on n’y retrouve pas l’émotion d’Angola, par exemple, sur l’album précédent.
Nous ne sommes pas surpris de retrouver les mots habituels, le sang, l’acier, les vilains banquiers, qui nourrissent régulièrement ses propos depuis de longues années.

Le Lavilliers poète aussi, se taille la part du lion, avec en ouverture « Scorpion » bien adapté d’un texte de Nazim Hikmet, le grand poète turc exilé et rejeté par son pays. Puis, occupant tout le CD2 « Prose du transsibérien et de la petite Jehanne de France » de Blaise Cendrars. Je suis un peu plus circonspect sur ce dernier, certes l’exercice est difficile, assez réussi, mais un peu long.
A choisir, pourquoi ne pas reprendre, ce qu’il dit être son poème préféré, le sublime La Rose et le Réséda d’Aragon, autrement puissant et plus proche de l’univers poétique et politique de Lavilliers.

« Jack » qui ramène au temps des heures sombres de l’Éventreur dans une atmosphère à la Kurt Weill est assez réussi, tout comme l’hommage à sa mère « Vague à l’âme » sobre et émouvant.
« Villa Noailles » par contre, reprend les mêmes ressorts que beaucoup d’autres chansons pour un résultat « facile », de même « Y’a pas qu’à New York » sonne un peu réchauffé, c’est du Lavilliers en roue libre.

Alors, on ne peut pas dire que c’est un mauvais album, mais on aimerait être surpris par les musiques, le voir aborder de nouveau thèmes, plutôt que de rabâcher toujours les mêmes obsessions. Bien sûr que la situation en Haïti est horrible mais, partout et toujours les mêmes causes amènent les mêmes effets.
Dans ce contexte l’adaptation de « Rest'là Maloya » procède de la même dramaturgie, j’allais écrire de la même recette, même si je crois que Lavilliers est vraiment sincère dans ses mots et dans ses convictions et qu’il n’a jamais cherché à en faire un fonds de commerce.
Pour ceux qui aiment Lavilliers, « Baron Samedi » est conforme à ce qu’ils attendent de lui, mais on aimerait un peu plus d’originalité dans les thèmes qui restent toujours identiques.
Finalement c’est surtout cette impression de « déjà entendu » qui pénalise cet album, quand même un peu moins réussi que « Causes perdues et Musiques Tropicales ».
Mais ne faisons pas la fine bouche, la parole de Lavilliers fait chaud au cœur.
BAYOU
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