SPECIAL HOMMAGE A JJ CALE

Samedi 27 juillet autoroute du Sud, il fait 37° au thermomètre, je viens juste de passer sur le siège passager, un coup d’oeil sur face book, JJ Cale est mort, d’un arrêt du cœur.
Certes, il n’était pas tout jeune, dans les 74 ans, mais quand même, enfin vu qu’il ne défraie pas vraiment la chronique….
Un temps chaud et sec en France, un peu comme la poussière de l’Oklahoma, cette chaleur qui « obligeait » notre homme à faire du hamac selon la légende, mais quand la légende dépasse la réalité, écrivez la légende comme disait Dylan.
Il a eu de la chance le JJ, très tôt Clapton a adapté « Cocaïne » et « After Midnight », du coup il a pu vivre peinard avec les royalties sans compter la cover de « Call Me Breeze » par Lynyrd Skynyrd et aussi et au hasard, Bryan Ferry, Dire Straits, Johnny Cash,  Captain Beefheart, Deep Purple, Poco, Allman Brothers, The Band, Waylon Jennings, John Mayall, Freddie King, Santana… .
Du coup, il était moins pressé pour faire des albums. dix sept quand même en comptant le live, celui  avec Clapton et Rewind ;
Sa musique est intemporelle et que ce soit un morceau de Naturally le premier ou de Roll On le dernier, il n’est pas évident pour un non initié de les dater.
JJ Cale c’est un style, en réécoutant l’ensemble de son œuvre, on se dit tout bêtement que le meilleur interprète de JJ Cale, c’est …JJ Cale.
Un son typique, le Tulsa Sound comme on dit, un travail d’orfèvre dans ses différents petits studios, ou sur un magnéto, ce son de guitare, cette voix un peu décalée…
Cale c’est aussi la rencontre avec Audie Ashworth, son manager/producteur/ami de toujours jusqu’à la mort de ce dernier en 2000 et c’est ensemble qu’ils façonneront la carrière de l’ermite.
Il ne donnait pas beaucoup de concerts, ou alors dans des clubs, où il se pointait parfois sans prévenir, et bien sur par le bouche à oreille, le rade était vite sold out.
Il vivait peinard avec son look à la Clint Eastwood, un genre d’outlaw sympathique, dans l’Oklahama, il était pote depuis longtemps avec Léon Russell, mais ne fréquentait pas vraiment le milieu de la musique et fuyait les honneurs.
Pourtant, ses disques nous imprègnent imperceptiblement, les mots susurrés nous pénètrent, ce Call Me Breeze qui ouvre  Naturally ,son premier album, résume parfaitement l’art du guitariste.
Ce même disque contenait également Crazy Mama, Magnolia et After Midnight, excusez du peu !
Du coup, Really le second LP semble un peu plus anodin, mais avec Okie et Troubadour on retrouve la grande classe.
Sur 5, ma préférée est Don’t Cry Sister superbe, Shades avec sa pochette  paquet de gitanes, avant le ventre mou de son œuvre, tout est relatif (Grasshopper, #8, Travel-log) puis retour aux affaires avec Number 10, Closer to You, et Guitar Man, avant le seul live officiel enregistré un peu partout un best of.
Dernière partie de la discographie, avec le superbe, To Tulsa & Back, puis The road to Escondido pour faire plaisir à Eric Clapton qui souhaitait absolument faire un album avec lui, et là on touche au sublime tant Slowhand s’efface derrière JJ, le laisse jouer et composer. Bel exemple d’humilité, retour d’ascenseur car les chansons de Cale ont apporté énormément au répertoire de Clapton, tout au long de ses années.
Roll on le dernier est du même tonneau et Rewind sorti peu  avant nous fait découvrir quelques perles restées enfouies.
Un immense musicien, un grand bonhomme vient de nous quitter, un peu comme on perd un vieux copain, le gars qu’on aimait mais qu’on ne voyait pas souvent tant il était discret.
Les télés françaises sont restées muettes quand il est mort, mais ceux qui connaissent le bonhomme mesurent le vide qu’il laisse…..